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Apprendre à parler en public : astuces de pros

Parler en public ne devient pas difficile parce que l’on manque de compétences, mais parce que la situation nous place sous le regard des autres. Dès cet instant, quelque chose se déplace : l’attention quitte le message pour se concentrer sur soi, sur ce que l’on renvoie, sur la peur de se tromper ou de perdre sa crédibilité.


Les professionnels de la prise de parole n’ont pas supprimé cette mécanique. Ils ont appris à la comprendre, puis à la contourner. Leur aisance repose moins sur des techniques spectaculaires que sur une manière plus juste d’entrer dans l’échange, avec eux-mêmes comme avec leur auditoire.


Sommaire


parler en public
Parler en public ne relève pas du talent, mais de mécanismes internes souvent mal compris. Cet article explore ce qui se joue réellement lors d’une prise de parole et comment retrouver clarté, présence et impact à l’oral.

1. Pourquoi parler en public met autant sous tension

Lorsqu’on parle devant plusieurs personnes, le cerveau interprète souvent la situation comme une exposition sociale. Même en l’absence de danger réel, il peut activer des mécanismes anciens liés au jugement, à la comparaison et à l’appartenance au groupe.

Concrètement, le corps réagit avant même que l’on ait le temps de réfléchir.


🧠 Cette réaction se traduit fréquemment par :

  • une respiration plus courte ou plus haute,

  • une tension musculaire accrue,

  • une accélération du débit de parole,

  • une difficulté à structurer ses idées.


Ces signaux ne sont pas le signe d’un manque de compétence. Ils correspondent à une réponse automatique du système nerveux, bien connue en psychologie et en neurosciences.


Ce point est essentiel à comprendre :👉 le stress n’est pas l’ennemi.

Ce phénomène est courant et largement documenté. Il ne traduit ni une faiblesse, ni un défaut de personnalité, mais un réflexe de protection face à une situation perçue comme engageante sur le plan social.


La vraie différence entre une personne à l’aise à l’oral et une personne en difficulté ne tient pas à l’absence de stress, mais à autre chose.


✨ Les professionnels de la prise de parole ont appris à :


  • reconnaître ces signaux sans s’y opposer,

  • éviter de les interpréter comme un danger,

  • reprendre la main sur leur attention et leur rythme.

Ils ne cherchent pas à supprimer le stress, mais à ne pas se laisser gouverner par lui.


C’est précisément ce basculement — souvent invisible — qui permet à la parole de redevenir claire, posée et structurée.

2. Ce qui freine l’expression sans que l’on s’en rende compte


Très souvent, les blocages viennent de pensées silencieuses qui s’installent juste avant de parler. Elles sont rapides, parfois à peine conscientes, mais leur impact est immédiat. Doute sur sa légitimité, crainte de mal formuler, peur de déranger : ces filtres internes réduisent la spontanéité et rigidifient le discours.


À force, on finit par parler en se surveillant, en corrigeant mentalement chaque phrase, ce qui nuit à la fluidité. Les professionnels apprennent à repérer ces signaux pour les laisser passer sans s’y accrocher.

3. L’enjeu de la légitimité quand on s’exprime devant un groupe


Parler en public, c’est aussi accepter de prendre une place. Et c’est précisément ce point qui pose problème à beaucoup de personnes compétentes. Elles connaissent leur sujet, mais hésitent à l’assumer pleinement à l’oral.


Ce décalage se traduit par des discours trop prudents, parfois flous, ou par une difficulté à conclure clairement. Travailler la prise de parole, ce n’est donc pas seulement améliorer la forme, mais renforcer le sentiment d’être à sa juste place, sans excès ni effacement.

4. Se mettre dans le bon état avant de prendre la parole


Les professionnels accordent une attention particulière aux instants qui précèdent la prise de parole. Ils savent que tout se joue souvent là. Quelques respirations plus lentes, un ancrage corporel simple, une intention claire suffisent à modifier profondément l’état interne.

Ce temps de préparation, souvent invisible pour l’auditoire, permet d’aborder l’intervention avec plus de stabilité et de présence. La parole devient alors plus posée, plus lisible, moins parasitée par le stress.

5. Donner une forme claire à ce que l’on veut dire


Un discours n’a pas besoin d’être exhaustif pour être pertinent. Les professionnels cherchent avant tout la clarté. Ils savent précisément ce qu’ils veulent faire passer et acceptent de laisser de côté le superflu.


Une idée centrale bien assumée, appuyée par quelques éléments concrets, vaut toujours mieux qu’un propos dense mais difficile à suivre. Cette simplicité facilite l’écoute et renforce l’impact, sans appauvrir le fond.

6. Créer une présence qui facilite l’écoute


La présence n’est pas une question de charisme spectaculaire. Elle repose sur une cohérence globale : posture, regard, rythme, intention. Quand ces éléments sont alignés, l’auditoire se sent naturellement en confiance et disponible à l’écoute.


Il ne s’agit pas de jouer un rôle, mais d’habiter pleinement ce que l’on dit. Cette présence sobre et stable est souvent ce qui distingue une prise de parole convaincante d’un discours simplement correct.

7. Gagner en aisance par l’expérience


L’aisance ne précède pas la pratique, elle en découle. Plus on s’expose progressivement à la prise de parole, plus le cerveau enregistre la situation comme familière. Les professionnels avancent par étapes, en augmentant progressivement le niveau d’exposition et de complexité.


Chaque prise de parole devient alors une expérience d’apprentissage, et non un jugement sur sa valeur personnelle.

8. Ancrer durablement ses progrès


S’améliorer seul est possible, mais souvent lent. Un cadre structuré permet d’accélérer les progrès, en apportant du recul, des outils et des retours précis. C’est dans cet espace que l’on consolide les acquis et que la prise de parole cesse d’être une source de tension pour devenir une compétence maîtrisée.

Conclusion


Apprendre à parler en public ne consiste pas à appliquer des recettes toutes faites, mais à comprendre ce qui se joue intérieurement lorsqu’on s’expose au regard des autres. En travaillant à la fois l’état interne, la clarté du message et la présence, la parole retrouve sa fonction première : transmettre, relier, faire avancer.

Le conseil de votre Formateur / Coach 💬

💡Conseil pratique

Avant une prise de parole importante, ne prépare pas tout ton discours. Prépare le début et la fin. Les premières phrases servent à t’installer, les dernières à laisser une trace. Entre les deux, laisse-toi une marge de liberté : tu seras plus présent, plus à l’écoute de ton auditoire, et paradoxalement plus clair.

💡Le saviez-vous ?

Selon plusieurs travaux en psychologie cognitive, l’auditoire se souvient surtout de la première impression et du message final, bien plus que du détail du contenu intermédiaire. Autrement dit, parler parfaitement du début à la fin est moins important que bien entrer dans sa prise de parole et bien en sortir.

olivier servetti
Jean-Jacques Yonnet, Développeur de Talents - Master Coach et Formateur diplômé


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